Au jour finissant.. une Aurore...
Après les saturnales annuelles… vînt la très belle Aurore…
Chaque année, la direction de la boîte où je sévissais offrait au personnel et leur conjoint une soirée dite « d’entreprise ». Notre patron donnait le soin aux délégués du personnel le soin d’organiser cette soirée en fonction d’une enveloppe à ne pas dépasser, tout en s’autorisant un droit de regard et même de veto sur le choix des délégués… non mais !... c’est qui le boss !...
Cela dit, je dois avouer que jamais il n’exerça ce droit. Ainsi nous eûmes des soirées rares : un spectacle au Moulin de Vauboyen avec énorme buffet… une soirée au théâtre de la porte Saint Martin pour admirer une Jacquelin maillan à l’apogée de son art dans une pochade boulevardière désopilante suivi d’un souper…Une autre année, ce fut un dîner spectacle au cabaret célèbre le « Don Camillo », un dîner bal dans une auberge de la forêt de Rambouillet. Ces soirée étaient très appréciées et attendues de tout le personnel et complétait agréablement la bonne nouvelle reçue quelques jours plus tôt : nos augmentations de salaire pour l’année à venir.
Cette année là, en 1986, je faisais partie du collège cadre des délégués du personnel. C’était mon deuxième mandat. Une idée me vînt. Plutôt que donner cette soirée annuelle à la période des fêtes, pourquoi ne pas la donner après la période des vacances d’été, en argumentant que ça mettrait du baume au cœur de ces « pauvres travailleurs » pour cette rentrée… Après m’être mis d’accord avec mes collègues, je fis la proposition au boss… il ne s’y opposa pas.
Le tout était de trouver le thème de cette soirée.. Après quelques coups de fil, nous dégotâmes quelque chose à Issy les Moulineaux au sud de Paris… La soirée serait russe… Un superbe restaurant décoré à la mode slave… C’était cher mais notre enveloppe nous le permettait (notre patron n’était jamais chiche pour payer ces soirées). Nous discutâmes pour la forme les coûts et les prestation avec le gargotier du lieu « L’auberge d’Armaillé » qui je crois a fermé depuis cette année là. Les promesses d’une soirée inoubliable étaient assurées…
Et personne ne fut déçu ce soir d’un 13 septembre… Vodka à volonté… caviar à louche… des plats typiquement russes ; des brochettes présentées sur des sabres enflammés… des chanteurs aux voix de stentors, des violonistes pseudo tziganes nous jouant les mélodies sucrées de Fritz Kreisler… Des rires.. Des libations pour tout et n’importe quoi. Du champagne à flot, et ces écoeurantes pâtisseries russes… et ainsi la soirée se prolonger tard dans la nuit… Ma femme près de moi commençait à montrer des signes de fatigues très nets… elle avait une bonne raison.
Vers les 2 heures du matin… Le boss se leva de table la mine réjouie, signe de son contentement pour notre organisation. C’était le signal de la retraite. Nous étions tous un peu gris… Et quand j’y repense aujourd’hui, nous étions tous un peu inconscients, car beaucoup d’entre nous dont moi retournions à nos pénates en voiture…
J’embarquais ma femme et ma voiture nous ramena sans encombres à Nanterre où nous logions alors…
Ma femme était morte de fatigue…Elle se mit au lit immédiatement. Elle ne dormit pas plus d’une heure…
Moi, dans mon salon je lisais un magasine… Soudain !... un cri !....
Eric !...
- Oui ?
- Je viens de perdre les eaux !...
Panique au château
Le sac était prêt depuis quelques jours…
- Habille toi !... je sors la voiture du garage… Direction l’hôpital Foch…
Et nous voilà partis à 6 heures du matin vers la maternité…
Il y eu quelques menus événements durant cette journée du 14 septembre 1986… mais le plus beau de tous, le plus magique, le plus… le plus… ce fut une Aurore naissante en fin de journée… je devenais le papa émerveillé de le plus jolie créature du monde… Celle qui allait jusqu’à aujourd’hui me donner toutes les joies du monde…
BON ANNIVERSAIRE MA CHERIE !....