1968... mai...
1968 mai
1er mai
Belle du Seigneur obtient le Grand prix du roman de l'Académie française.
En mai 1968, Albert Cohen publie "Belle du Seigneur", qui est à la fois une peinture de l’amour passionné unissant Solal et Ariane et une satire de la société bourgeoise et des milieux diplomatiques uniquement intéressés par leur ascension sociale. Ce roman, publié dans la Pléiade, est considéré comme l’une des œuvres majeures de la littérature française et reçoit dès sa sortie le Grand Prix de l'Académie Française. Il vaudra à Albert Cohen d’être fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1970.
1er mai
Constitution d’une zone de libre-échange (Carifta) aux Antilles britanniques.
1er mai au 31 mai
Révoltes estudiantines en Amérique du Nord, au Japon et en Europe.
2 mai
En Égypte, la population approuve par plébiscite la politique de Nasser : on compte 99,989 % de "oui"…
3 mai
Premières barricades de Mai 68.
La police, à la demande du recteur Jean Roche, fait évacuer la Sorbonne où se tient un meeting de protestation. Les étudiants dressent alors des barricades sur le "boul'Mich". La crise de Mai 68 commence dans les rues du Quartier latin : barricades, pavés et cocktails Molotov sont les armes des étudiants contre les matraques et gaz lacrymogènes des CRS. L’évacuation se déroule sans ménagement et dans la violence : 600 personnes sont arrêtées. La révolte, d'abord universitaire, débouchera sur des grèves et une crise sociale généralisée.
4 mai
Renaud écrit sa première chanson dans la Sorbonne occupée.
5 mai
Au Sahel, les pluies de mousson ne se produisent pas et lors de l'année 1968, les pluies seront inférieures de 17 à 45 % en Mauritanie : c'est le début d'une longue période de sécheresse qui ne s'achèvera réellement qu'en 1988.
6 mai
Premières barricades à Paris. Violent affrontement au quartier Latin : 600 étudiants et plus de 300 policiers sont blessés. Le mouvement s'étend en province.
7 mai
Les étudiants défilent à travers Paris et vont chanter « l'Internationale » devant la tombe du soldat inconnu.
7 mai
Naissance de Traci Lords, actrice de charme (x) américaine.
9 mai
Naissance de Marie-José Perec, athlète française.
10 mai
La "nuit des barricades".
La révolte des étudiants atteint son point culminant dans la nuit du 10 au 11 mai au cours de laquelle étudiants et CRS s'affrontent dans de véritables combats de rues : voitures incendiées, rues dépavées, vitrines brisées, centaines de blessés. Le pays est stupéfait et l'agitation étudiante, jusque-là isolée, rencontre alors la sympathie d'une grande partie de l'opinion publique. Le 13 mai, les syndicats manifesteront avec les étudiants pour protester contre les brutalités policières et, le 14 mai, une vague de grèves commencera.
10 mai
Ouverture de la Conférence de Paris (jusqu’au 27 janvier 1973) entre les représentants américains et nord-vietnamiens, élargie le 18 janvier 1969 aux deux parties sud-vietnamiennes (Saigon et le GRP).
12 mai
Élection présidentielle au Panama dans un climat exécrable, portant au pouvoir le candidat de l’opposition, le vieux dirigeant populiste Arnulfo Arias. Son élection n’est reconnue qu’à la suite de pressions exercées par les États-Unis et la Garde nationale.
13 mai
Grande manifestation contre de Gaulle.
Les syndicats ouvriers (CGT, CFDT) déclenchent une grève générale et appellent à rejoindre les étudiants qui manifestent depuis le début du mois. Une foule de 800 000 personnes (170 000 selon la police) envahit les rues de Paris aux cris de "10 ans, ça suffit !", en allusion au dixième anniversaire du retour au pouvoir de De Gaulle. Les manifestants dénoncent aussi la société de consommation et le chômage inhérent au régime capitaliste.
14 au 18 mai
Voyage du général Charles de Gaulle en Roumanie.
19 mai
De retour de Roumanie, de Gaulle déclare devant les responsables des forces de l’ordre : « les réformes oui, la chienlit non ! ».
20 mai
Début de grandes grèves de mai-juin 1968. On compte 6 millions de grévistes.
22 mai
On compte 8 millions de grévistes en France.
Daniel Cohn-Bendit est interdit de séjour en France.
Une motion de censure déposée par la gauche est repoussée. La crise ne peut se dénouer par un changement de gouvernement.
24 mai
De Gaulle annonce un référendum, mal accueilli par l’opinion. De nouvelles barricades sont dressées dans la nuit du 24 au 25 mai.
25 mai
Signature de la 3déclaration de Villeurbanne3 par les directeurs des maisons de la culture et des théâtres populaires qui prônent un théâtre politisé. Après l’allocution du général de Gaulle (le 30 mai), Jean Vilar annonce qu’il n’accepte plus aucune fonction officielle. Le TNP se retire donc du Festival d'Avignon et Maurice Béjart se retrouve seul dans la Cour d’honneur.
27 mai
Signature des accords de Grenelle.
Les négociations entamées le 25 mai entre le gouvernement, le patronat et les syndicats, aboutissent aux accords signés au ministère des Affaires sociales, rue de grenelle. Ils prévoient l'augmentation du SMIG (salaire minimum) de 25%, des salaires de 10% et la réduction du temps de travail. Mais ces concessions ne satisfont pas la base ouvrière et la grève continue. C'est l'impasse, la crise sociale de mai 68 débouche alors sur une crise politique. Le 30 mai, De Gaulle annoncera la dissolution de l'Assemblée et reprendra le pays en main.
28 mai
François Mitterrand réclame un gouvernement provisoire.
Démission d’Alain Peyrefitte, ministre de l’Education nationale.
29 mai
Manifestation de la CGT qui demande un gouvernement populaire. De Gaulle « disparaît » à Baden-Baden où il rencontre Jacques Massu.
30 mai
De Gaulle dénonce la "chienlit".
Après s'être éclipsé une journée en s'envolant vers Baden-Baden sans même prévenir son premier ministre, Charles de Gaulle prononce un discours de fermeté face aux manifestations. Dénonçant la "chienlit" comme il l'avait déjà fait le 15 mai, il appelle à une manifestation pour soutenir le pouvoir en place. Il décide également de dissoudre l'Assemblée. Ses choix semblent efficaces puisque les contre-manifestations connaissent un grand succès et que les gaullistes sont renforcés au Parlement après les législatives organisées en juin. Mais de Gaulle ne bénéficiera en fait que d'un sursis d'un an.
A suivre…
« Ce n'est pas parce qu'on craint de la commettre, mais c'est parce qu'on craint de la subir que l'on blâme l'injustice. »
Platon